Structure d’accueil à Gaoua

Ce projet a pour objectif la construction d'une structure d'accueil pour les enfants aveugles et malvoyants à Gaoua, province du Poni dans le sud-ouest du Burkina Faso, intégrés dans les classes de l'enseignement catholique de Gaoua et la formation professionnelle de jeunes aveugles et malvoyants.

Les axes principaux du projet sont énoncés ci-dessous. Pour de plus amples informations, vous pouvez consulter le dossier déposé auprès de Valais solidaire.

Contexte local

Bien que la région de Gaoua compte de nombreux enfants aveugles et malvoyants, ces derniers ne peuvent que difficilement fréquenter les classes de l'enseignement catholique de Gaoua, faute de structures pour les accueillir. En effet, la principale difficulté réside dans l'impossibilité de trouver un nombre suffisant de familles d'accueil. De plus, aucune structure n'existe qui puisse accueillir et former les jeunes aveugles et malvoyants qui n'ont pas la chance de dépasser le niveau scolaire primaire. Ainsi, ces jeunes risquent fort d'être victime d'ostracisme et de devoir survivre par la mendicité.

Ce projet prévoit la construction des infrastructures suivantes:

  • Un puits
  • Une salle polyvalente
  • Deux dortoirs accueillant chacun dix enfants ou apprenants
  • Un bâtiment abritant des douches et des latrines
  • Une maison pour un gardien
  • Une cuisine
  • Une paillote

Objectif dans le temps

Étalé sur cinq ans, ce projet a pour but l'autonomie financière et alimentaire du centre qui pourra accueillir jusqu'à 32 enfants. Pour atteindre cet objectif, des activités génératrices de revenus servant de cadre à la formation des jeunes aveugles et malvoyants sont mises en place

  • Maraîchage
  • Tissage
  • Séchage de fruits et de légumes
  • Élevage de porcs
  • Location de la salle polyvalente
  • Production de moringa, une plante médicinale très utilisée
  • Fabrication de beurre de karité, de pommades et de savon ainsi que de sumbala, un condiment réalisé à partir des graines de Néré
  • Vente des produits réalisés au marché grâce à des revendeurs.

Cohérence avec la stratégie d’intervention d’a-b-c-d

L'établissement de ce projet entre parfaitement dans la stratégie de notre association dont l'objectif principal est l'intégration scolaire, professionnelle et sociale des enfants aveugles et malvoyants.

Réponses aux problèmes de dominance/dépendance

L'Association Espoir des Malvoyants et Aveugles de Gaoua (AEMAG) compte 56 membres aveugles ou malvoyants, 26 hommes et 30 femmes. Ces dernières jouent un rôle prépondérant dans ce projet. En effet, ce sont elles qui en grande partie prodigueront les soins nécessaires aux enfants et assureront leur formation dans le cadre des activités prévues dans le centre.

Douze personnes siègent dans le comité de l'AEMAG. Parmi elles, on compte trois femmes. Dix membres du comité sont aveugles ou malvoyants.

Rapport hommes/femmes

Au Burkina Faso, dans la province du Poni en particulier, le rôle joué par les femmes est prépondérant. C'est pourquoi, d'entente avec l'AEMAG, ce projet met un accent tout particulier sur l'implication des femmes dans l'ensemble des activités afin de garantir la pérennité et le développement de l'activité du centre. L'expérience montre clairement que les relations entre les associations actives localement sont plus solides et stables dès l'instant où les femmes sont impliquées dans l'ensemble du processus.

Renforcement institutionnel

La mise en réseau des différents acteurs sur le terrain constitue un axe déterminant de ce projet. En effet, on constate un nombre pléthorique d'associations au Burkina Faso qui poursuivent le même but. C'est pourquoi, ce projet s'inscrit dans une volonté de collaborer étroitement avec l'enseignement catholique qui lui-même est soutenu par l'Union Nationale des Associations Burkinabè pour la Promotion des Aveugles et Malvoyants (UN-ABPAM). Cette structure nationale est composée de 55 associations réparties sur douze régions. Elle est présente dans 30 des 45 provinces que compte le Burkina Faso. Pour intégrer les enfants aveugles et malvoyants en classes intégrées dans les provinces, elle bénéficie du soutien de Sensorial Handicap Cooperation (SHC), une ONG belge avec laquelle a-b-c-d a signé une convention qui décrit précisément les domaines d'intervention de chacun.

Effet d’entraînement

L'accent mis sur la collaboration entre les différents acteurs, ainsi que la prise en compte des besoins des enfants scolarisés en milieu ordinaire et en formation va servir de référence pour un état dont les moyens financiers sont limités, quand bien même l'État burkinabè a signé la convention de l'ONU pour les personnes handicapées.

Impacts indirects

Au Burkina Faso, les enfants aveugles et très malvoyants sont souvent considérés comme des bouches inutiles à nourrir. Selon notre association, seules l'alphabétisation et la formation professionnelle peuvent faire évoluer les mentalités et donner aux personnes handicapées de la vue les moyens de mettre en valeur leur autonomie au quotidien et leur potentiel.