1 décembre 2018

Rencontre avec le tisserand Casimir et l'enseignante Martine, quelques nouvelles de l'école de Boulsa, repas avec Monsieur Yankiné, conclusion.

Légende: Papi Bondi pouponne la petite Alia

Nous avons le sentiment d'avoir fait du bon boulot. Espérons que tout ce qui va être mis en place à Gaoua, permette à la Maison du savoir des aveugles d'être autonome dans le délai imparti: cinq ans.

Rencontre avec le tisserand Casimir

Casimir est une vieille connaissance. Nous l'avons connu à Boulsa où il anime des classes d'alphabétisation et de tissage.

Depuis plusieurs années, Casimir et ses acolytes confectionnent des filets qu'a-b-c-d vend en Suisse. L'intégralité du produit de la vente est remise au tisserand chef Casimir et à ses cinq artisans qui peuvent ainsi nourrir leur famille.

Utiles dans les magasins comme sur la plage, ces filets peuvent être commandés au prix de CHF 3.- à cette adresse. N'hésitez pas à passer commande, nous en avons réceptionné 200.

Un cadeau traditionnel

Pour nous remercier, Casimir nous offre une poule. Après concertation, nous décidons de ne pas l'embarquer sur Brussel Air et de confier son sort peu enviable à Bouba.

Les événements se précipitent

L'année passée, nous avons évoqué la possibilité que Casimir se rende à la Maison du savoir des aveugles à Gaoua pour partager ses connaissances avec le formateur en tissage et les premiers apprenants. Casimir va "bouger" pour Gaoua dans ces prochains jours pour passer un mois à Djun-bonfo yire.

Légende: Casimir livre ses filets

Quelques nouvelles de l'école de Boulsa

Les nouvelles ne sont pas bonnes. Nombre d'enseignants dont ce cher Mathieu ont quitté le navire. Le nombre d'enfants du degré primaire est en baisse constante. De 45 en 2008, ce chiffre a chuté à 13 à la rentrée 2018. De plus, l'accueil d'élèves voyants dans les locaux payés par a-b-c-d a échoué faute de qualité.

L'enseignante Martine tente bien de nous amener à de meilleurs sentiments vis-à-vis de l'école. Malheureusement, le comportement du fondateur est totalement incompatible avec notre éthique: Pas de transparence, pas de Suisses. Seul son départ pourrait nous inciter à reconsidérer notre position.

Légende: Martine et sa petite Alia

Rencontre avec l'enseignante Martine

Martine est une enseignante aveugle placée par l'État à l'école qu'a-b-c-d a soutenue

durant plusieurs années à Boulsa. Nous profitons de son passage à Ouaga pour lui remettre le livre transcrit en braille pour le collégien Sidiki.

Légende: Things Fall Apart de Chinua Achebe en braille

Repas avec Monsieur Yankiné

Au Verdoyant, un restaurant pour expatriés, Monsieur Yankiné nous a offert une excellent salade, type niçoise. La discussion a roulé sur la religion, bien sûr, et son implication dans la vie sociale et politique, de quoi nourrir quelques débats aussi interminables qu'insolubles.

Conclusion

Après sept jours passés à Gaoua, beaucoup de mesures ont été prises. Maintenant, le plus dur reste à faire: Pérenniser tout ce qui a été initié à la Maison du savoir des aveugles. Cela va dépendre de nous, bien entendu, mais surtout des acteurs sur le terrain: Yara Kambou et ses collaborateurs, ainsi que des membres de l'AEMAG.

La construction des bâtiments à Gaoua n'aura de loin pas été la tâche la plus compliquée. La mise en place des formations et des activités génératrices de revenus vont demander à Yara et à son comité un grand investissement. Ils pourront compter sur le comité d’a-b-c-d, et sur l’expérience de Bouba que nous profitons de remercier pour tout son soutien et son infinie patience avec ces deux blancs un peu chahuteurs.

Notre souci quant à la situation des enfants à Boulsa reste entier. Nous sommes heureux d'avoir permis, avec votre aide, de donner les moyens à l'école inclusive de Zorgho d'accueillir déjà trois enfants qui avaient été retirés par leurs parents de l'école de Boulsa.

Tout en prenant congé, nous tenons à vous remercier de l'intérêt que vous aurez eu à suivre ce carnet de route et tenons à vous exprimer notre profonde gratitude pour votre soutien.

 

Michel Bondi et Jean-Marc Meyrat